Ah ! Les crues, les coups d'eau… A la fois promesse de belles sessions et lueur d'espoir de fin de saison, c'est le sujet qui revient souvent à l'approche des premiers froids.
Aujourd'hui, proposons un modeste guide adressé aux débutants et intermédiaires sur la pêche du sandre pendant les crues.
90+ de crue
Pourquoi pêcher les crues ?
A la fin de l'automne, alors que les eaux refroidissent et s'éclaircissent, la pêche devient de plus en plus difficile. Les sandres ne sont pas vraiment localisés ni vraiment mordeurs dans les cours d'eau. Bien sur, il est toujours possible de prendre quelques poissons modestes, voire quelques sandres corrects ici ou là autour du fourrage regroupé dans les darses, dans les ports, dans les fosses ou autour sur les cassants, mais globalement la pêche du sandre reste bien difficile à cette période.
L'arrivée des pluies va entraîner la montée des eaux, et cela va obliger les poissons, particulièrement ceux qui naviguent beaucoup (donc les sandres), à venir se regrouper sur certaines zones dont ils affectionnent les courants, les contre-courants et les remous. Ils vont se servir de ces courants pour se nourrir en adaptant leurs déplacements à la configuration du spot. Les sandres seront souvent regroupés sur des zones qui abritent belle quantité de poissons blancs de toute taille. C'est le moment d'aller pêcher car ils sont à la fois plus faciles à localiser et plus faciles à prendre.
Évaluer la qualité du coup d'eau
Pour simplifier, deux facteurs essentiels entrent en compte pour déterminer la qualité d'un "coup d'eau" : le niveau d'eau et la teinte de l'eau.
L'eau se teinte en même temps qu'elle monte, et c'est un véritable atout pour pêcher aux leurres, car les sandres sont particulièrement difficiles à prendre au leurre en eau claire. Avec l'expérience, vous verrez que l'eau peut se teinter de différentes manières : très mâchée, légèrement piquée, marron, grise, blanchâtre, etc. et que souvent les résultats dépendent de cette teinte.
Lorsqu'il pleut beaucoup, le sol demeuré plutôt sec suite aux belles arrières-saisons et aux sécheresses que nous connaissons à présent, imbibe d'abord dans un premier temps les premières pluies, puis lorsque le sol est bien imbibé et sature, il se ramollit. Si vous rajoutez une belle grosse perturbation pluvieuse océanique là-dessus, avec de grosses gouttes qui tombent de manière soutenue et martèlent un sol déjà "prêt", alors vous aurez droit à une belle eau marron bien "mâchée", pas trop froide, et souvent excellente pour la pêche du sandre. Si c'est une pluie fine et intermittente, qui ne martèle pas le sol, la teinte sera plus piquée, et la hausse du niveau sera souvent moins vive. S'il s'agit d'une fonte de neige, l'eau se teintera en gris, elle est souvent plus calcaire quand elle vient de reliefs, et surtout plus froide, donc globalement moins bonne pour la pêche.
C'est aussi pour cela que la période à laquelle arrive le coup d'eau est aussi déterminante (fin octobre ou fin janvier, ça peut changer la donne en matière d'approche car la température de l'eau n'est pas la même, l'eau qui arrive non plus).
Dans tous les cas, restez connectés, surveillez la météo, les niveaux, les prévisions, et surtout sortez observer le sol, le ciel, les plans et cours d'eau.
90+ entre chien et loup.
Comment pêcher une crue ?
Cela dépend du niveau de la crue. Vous pouvez bien sur pêcher en bateau pour guetter le début de la crue, ou lorsque le niveau est stabilisé. Soyez toujours très prudent quoiqu'il arrive, car la navigation est dangereuse (arbres qui passent, montée rapide, lâchers d'eau, brouillard, etc). En général, les bateaux sont positionnés près des pointes ou sur des petites zones de passage, alternant verticale et linéaire, et se déplacent selon qu'ils trouvent des poissons ou pas. Les poissons sont tantôt dans le courant, tantôt dans des zones de calme ou de faibles remous.
Du bord, il convient de bien lire la rivière pour trouver les zones où les poissons vont venir se mettre "à la cale". Ces zones changent en fonction du débit, de la saison, de la couleur de l'eau, et d'autres facteurs plus difficiles à appréhender. C'est là que la connaissance du milieu, l'observation et l'expérience paient, car on ne compte jamais sur l'électronique embarquée lorsqu'on pêche du bord ! Prenez un plan aérien du cours d'eau, observez-le. Sortez, lisez la rivière et demandez-vous : "où vont venir s'abriter les poissons lorsque le courant va forcir à tel point qu'ils ne pourront pas rester toute la journée en plein chenal ?". Guettez leur arrivée. Vous pouvez aussi poncer les zones de passage probable.
A niveau très haut, les poissons ne sont plus localisés comme c'est le cas durant la montée. Chaque arbre, buisson, etc. constitue une cache et ils sont donc de nouveau disséminés, souvent très près du bord. A vous de déterminer la marge de balancement idéale pour chaque spot. C'est un peu comme pour le surf : tel spot se met à "marcher" lorsque le niveau est entre telle hauteur et telle hauteur, ou entre tel débit et tel débit.
Un spot avec le bon niveau, qui "marche" bien.
Quel matériel utiliser ?
Que vous pêchiez en bateau ou du bord, il faut des cannes longues. En bateau, 2m10 pour la verticale et 2m40 pour le linéaire et la pêche dans les veines d'eau, cela semble être l'idéal. Oui, 210cm en verticale, car il faut pouvoir aisément brider un poisson qui part dans un obstacle, contourner le moteur thermique plusieurs fois, etc. Puissance des cannes : spinning 7-28 grs à 15 - 50 grs.
Si vous pêchez du bord, il faut sortir du matériel adapté car rien de pire que de casser un sandre de 7 ou 8 kg à cause d'un mauvais choix de matériel. Vous allez avoir froid, marcher dans la boue, pêcher sous la pluie, faire des kilomètres, dépenser du temps et de l'argent pour toucher de jolis poissons très difficiles à faire mordre le reste de l'année, ce n'est pas pour le casser bêtement une fois ferré ! Du bord : canne spinning 15 - 50 grs d'action fast, avec réserve de puissance. Longueur, entre 2m40 et 3m. Cela permet de lancer loin pour aller chercher les poissons dans certaines veines d'eau, d'avoir un scion bien haut pour animer et laisser planer dans les bouillons et dans le courant, de ferrer efficacement, de bloquer un démarrage au ras d'obstacle (vous savez, le fameux buisson immergé super mal placé…). Bref, il y a tellement d'avantages !
N'oubliez pas les bonnes chaussures crantées pour ne pas finir à l'eau, et en mesh gore-tex pour ne pas finir trempé (ou les bottes fourrées), la veste de pluie chaude, la bagagerie, le cache-nez et l'épuisette (pliable).
Gros sandre capturé en bateau sans échosondeur : lisez le courant, et pêchez.
Les leurres et montages.
Pêcher le sandre avec de gros leurres : oui, mais pas n'importe quand ni n'importe comment. Quand on pêche un coup d'eau, on peigne de petites zones, on fait souvent la même "passe". Quand les poissons sont entassés sur le fond, "à la cale", on leur lance parfois dessus toute la journée. Il n'y a pas besoin de lancer du steack pour le coup. Un shad de 12 cm soit 5'' convient bien. Vous pouvez sans souci monter à 15cm, ou descendre à 10cm.
Le coloris est à trouver : parfois ils prennent tous les coloris, parfois ils prennent davantage les coloris naturels (même en eau marron!) , parfois seulement les fluos, parfois le orange se détache, parfois c'est le jour des bicolores ou du rose. Certains prétendent qu'il y a des années à chartreuse, des années à orange, des années à blanc… Essayez. L'idéal est de pêcher à deux, de s'appliquer toujours, et d'essayer des choses différentes, puis de converger vers ce qu'ils prennent le mieux. Il semblerait qu'il y ait des différences en fonction de la température de l'eau et / ou en fonction de la saison, et aussi bien entendu de la visibilité (luminosité extérieure + teinte de l'eau).
Les virgules et grubs ont eu leur période de gloire, mais sont aujourd'hui détrônés par les shads, jugés plus réguliers et plus polyvalents. Les grubs restent à essayer, notamment dans les meules, dans les secteurs peu profonds lorsque le débit est élevé ailleurs dans le chenal.
Les finess' sont aussi excellents parfois, peut-être davantage en janvier.
Le corps de ligne en tresse doit être solide, mais doit fendre l'eau. Trouvez le bon compromis diamètre-résistance et serrage de frein. 15 à 17% en général, en tresse 8 brins. La pointe fait 60cm à 1m, en 30, 33, 35 voire 37% fluoro. Non pas que les sandres voient la tresse ou fassent le rapprochement avec le leurre, mais cela permet de nouer plus facilement, et d'amortir un peu les coups de nez.
Les têtes plombées doivent proposer des hameçons solides. Surtout pas de grappes ou de stinger, les poissons attaquent hyper violemment, et ça coffre. Il y a des herbes, des feuilles mortes qui sont soulevées par le courant, un hameçon simple passe mieux entre ces petites choses et vous accrocherez beaucoup moins.
Les grammages : il faut des TP de 7, 10, 12 , 14, 15 grs. N'hésitez pas à retravailler certaines tp à la lime ou à la pince pour ajuster, et finir "pile juste" ! La présentation est à soigner absolument et 1 ou 2 grammes font parfois toute la différence. Ne négligez pas la précision de la présentation, cela est souvent la clé de la réussite, particulièrement pour les gros.
Gros brochet (114cm) pris du bord au finess 12cm
Le corps de ligne en tresse doit être solide, mais doit fendre l'eau. Trouvez le bon compromis diamètre-résistance et serrage de frein. 15 à 17% en général, en tresse 8 brins. La pointe fait 60cm à 1m, en 30, 33, 35 voire 37% fluoro. Non pas que les sandres voient la tresse ou fassent le rapprochement avec le leurre, mais cela permet de nouer plus facilement, et d'amortir un peu les coups de nez.
Les têtes plombées doivent proposer des hameçons solides. Surtout pas de grappes ou de stinger, les poissons attaquent hyper violemment, et ça coffre. Il y a des herbes, des feuilles mortes qui sont soulevées par le courant, un hameçon simple passe mieux entre ces petites choses et vous accrocherez beaucoup moins.
Les grammages : il faut des TP de 7, 10, 12 , 14, 15 grs. N'hésitez pas à retravailler certaines tp à la lime ou à la pince pour ajuster, et finir "pile juste" ! La présentation est à soigner absolument et 1 ou 2 grammes font parfois toute la différence. Ne négligez pas la précision de la présentation, cela est souvent la clé de la réussite, particulièrement pour les gros.
90+ sur leurre 5"
Une petite sélection d'équipement qui a fait ses preuves :
Cannes :
- LA canne pour pêcher du bord, invariablement utilisée : FOX RAGE Terminator Pro Jigger X 20-60grs en 270cm (2 brins) pour pêcher du bord. Elle permet d'envoyer des mines hyper loin, des ferrages efficaces sur des paillasses de 6 ou 7 kg en plein courant, de brider les démarrages. L'action, les mensurations, la puissance, l'équipement, le talon… Tout est juste parfait, il n'y a pas d'autre mot ! Elle a depuis plusieurs hivesr des centaines de kilos de sandres à son actif.
- Les modèles fox rage Terminator PRO JIGGER EN 10-40 grs ou 15-50 en 215cm et 240cm sont idéales en bateau, c'est celles que nous utilisons et qui règnent sans partage sur le pont du Nitro depuis des années.
94cm à la Terminator Pro jiggerX 240cm
- Le Slick shad 11 et 13cm. On n'a parlé que de lui cet automne par chez nous, tant il est responsable de cartons sur les sandres ! Moi-même qui n'ai pas attaqué la première crue avec, voyant la leçon que je commençais à prendre après seulement quelques minutes, j'ai vite du l'adopter ! Le Spikey est également sur la liste des favoris tant il ramène des poissons même en passant sur des zons après tout le monde. "Les picots du Spikey, ils les aiment !". Ces deux modèles ont plusieurs dizaines de gros poissons à leur actif.
Voilà, commentez et n'hésitez pas à compléter ou même à contredire certains points pour apporter un peu d'eau...
Coup de maître : 91 et 97cm en seulement 2 lancers consécutifs !
