La firme Niponne MAJOR CRAFT a envoyé un signal fort aux pêcheurs sportifs amateurs de matériel Japonnais, en proposant une gamme très vaste de cannes "made in Japan" axée carnassier et comprenant plusieurs séries, avec des prix fixés par le fabricant. Le savoir-faire Japonnais accessible à tous.
Chaque gamme est déclinée en spinning et casting, monobrin et deux brins.
Les Day's sont vendues 149euros, et présentent un rapport qualité/prix bluffant. Cette série a été concue au milieu des années 2000, mais n'a pas pris une  ride. Le carbone employé est un moyen module de qualité, l'action des Day's est plutot parabolique, voire semi parabolique. Le talon est en mousse EVA et les anneaux et porte moulinet sont en Fuji. La canne est livrée dans un étui avec une fiche du fabricant comportant un numéro et un tampon. Des cannes "Made in Japan" à moins de 150 euros...
La série milieu de gamme est récente (2008) et dénommée Corkish. Les modèles valent environs 200 euros et présentent un rapport qualité/prix imbattable. Le carbone employé est d'un module supérieur à celui des Day's, l'action est regular/fast ou fast en fonction des modèles. La finition est vraiment top.

Le haut de gamme de chez Major Craft, c'est la série Arrival avec des prix qui varient de 250 à 290 euros suivant le modèle. Des versions "flipping" sont disponibles également, ainsi que des modèles fibre au manche liège. Le carbone utilisé pour les Arrival est un haut module, la finition est très soignée et dès la prise en mains, la qualité séduit. L'action est fast.


Possédant deux Day's, j'ai voulu tester la série Arrival et me suis donc offert pour Noel la 6'8"H en casting. La qualité saute effectivement aux yeux, le poids est moyen (150grs) et l'épaisseur de carbone du blank semble importante. On reconnait l'esthétique nipponne; à la fois classe et sobre, l'Arrival séduit. Le talon est en mousse EVA sur les modèles casting haut module, en liège sur les spinning et les fiber glass.
La sensibilité est digne de ce nom, la puissance (3/4-1.5 oz) est respectée mais ne doit pas être dépassée. Les 6'8" permettent une utilisation aisée en bateau et permettent même un emploi du bord, dans une certaine mesure. Le talon est un poil trop long selon mes gouts pour le float tube, mais elle peut dépanner.
L'action est fast mais sans excès, ce qui permet une précision accrue en skipping. Dotée d'un Core 101Mg en 33.5% fluorohybrid parralelium, elle va faire valser les Tikicrawdude cet été.





Il est possible de se constituer un fagot de combos haut de gamme sans se ruiner, car les modèles distribués par Major craft recouvrent l'ensemble des techniques modernes.
Les modèles sont bien distribués en France ( pas de frais de port ) et peuvent être pris en main avant achat ( Pacifique pêche les distribue). Les modèles flipping ( un "texas" et un "frog" ) peuvent être commandés en Italie, donc pas de frais de douane. Il est plus difficile de possèder 5 ou 6 combos Evergreen ou Megabass...






 

En automne, les bass sont mordeurs et agressifs. Ils occupent des postes bien définis, et c'est une saison à grosses pièces. De mi-septembre à mi-octobre (parfois jusqu'en novembre), on peut faire des pêches mémorables. Selon moi, c'est de loin la meilleure période de l'année pour pêcher le bass. Fini la finesse estivalle, place à l'action.

Quels postes ?
Lorsque les eaux se refroidissent, les bass se regroupent près des bordures pour se nourrir. Ils réadoptent alors parfois un comportement grégaire. Les postes à privilègier sont les souches noyées (excellent), les barques amarées ou coulées, les pontons effondrés, les racines d'arbes, les éboulis de pavés, de quais, les roselières, et toute structure "antropique" ( tout ce que l'homme a pu mettre à l'eau et qui encombre la berge). Sur les hot-spots de Saône, il n'est pas rare à cette période que chaque poste soit occupé par un gros bass ! Les poissons sont postés plutôt près du fond.

 

Quand pêcher ?
Ce phénomène de regroupement commence généralement en Septembre ou octobre, et peut durer jusqu'à Novembre. C'est la température de l'eau qui semble en être la source. Il faut donc guetter la période en pratiquant régulièrement ( en général, du 15 septembre au 15 octobre). Le début de matinée semble être plus productif que le reste de la journée, mais les touches sont nombreuses toute la journée ! Après, il y a des jours particulièrement bons, d'autres qui le sont moins.

Quelle approche ?
Une approche du bord peut être plus payante qu'une approche en bateau, mais cela dépend du spot. Parfois c'est la prospection du bord qui paye le plus, lorsque les poissons sont dans des repaires scabreux innaccessibles en bateau. Je me rappelle en octobre 2008 sur la Saone avoir fait une jolie pêche du bord ( que des poissons de plus de 40cm) alors que qu'un bass boat a fait "capot" ( c'était Mattias Lothy en l'occurence). L'idéal est d'alterner bord/bateau/float, car certains postes fameux sont innaccessibles en bateau et accessibles du bord, et vice-versa. En Saône, la présence de péniches rendent parfois la prospection en bass-boat fastidieuse.
En fait, dans ce type de pêche, il s'agit de pitcher, de flipper ou de skipper son leurre dans de "micro-postes" : une souche, un creux de la berge, une épave de barque, un pneu dans l'eau, un poupe de péniche, une pointe de roseaux...
Le flipping est alors particulièrement approprié : déposer son leurre au ras de la berge, le laisser 2/3 secondes sur le fond (en guettant tout bouillon suspect), récupérer sechement (quitte à ferrer dans le vide) puis le redéposer 50cm plus loin, et ainsi de suite ...
 
Quel matériel ?
Il est préférable d'utiliser du matériel casting pour cette approche, car les poissons sont embusqués et doivent être extraits en force. Une canne de 6'6" à 7' MH ou H d'action fast est appropriée, mais dans certains postes très peu frayés ou très encombrés, une petite trique de 6' peut être plus pratique ( de plus, les poissons sont calés très près du bord - parfois sous la berge). Un moulinet Hi-speed garni de 28% à 35% est idéal ( le combat est bref, les poissons étant près du bord et dans peu d'eau ils ne sondent pas). Une canne spining et un montage split shot permettent parfois de prospecter de larges bandes de bordures (roseaux, quais...) en finesse et de rapporter des big bass bien éduqués. Pour le flipping, une canne casting "flipping" assez longue est nécessaire, même en bateau ( Major Craft Arrival, Deps Sidewinder, Zenaq Spirado ...).

Quel leurre ?

Cela dépend naturellement de nombreux critères, mais si vous alternez jigs, chatterbaits et spinnerbaits ( parfois même buzzbait) en fonction des postes, vous avez de serieuses chances de réussite. Préférez le Texan et les créatures en dead sticking si l'eau est claire. Toutes les animations sont à essayer. Les poissons étant mordeurs, il vaut mieux prospecter un max' de postes que de "gratter" 20minutes chaque souche, car la plupart du temps, vous tapez le bass au premier passage. Rééssayez néanmoins après une capture, puisqu'ils sont parfois en bancs. Les hameçons forts de fer sont incontournables pour éviter les décrochages dans ce type de pêche.
Niveau coloris, le "watermelon/red flake" est un must, même s'il n'est pas très visible ( les bass sont réceptifs, et à l'affut du moindre mouvement et du moindre bruit ), et le flipping permet une prospection rapide et efficace même avec un leurre peu visible.

   

Gary Yamamoto est un véritable champion de ce type de pêche. Il a d'ailleurs, après une longue réflexion, développé la célèbre "Yamamoto Kreature" pour cette traque des bass sur les pointes en automne, car elle se prête à toutes les animations : ramenée linéairement, en buzzing, entre deux eaux, pitchée, flippée, skippée, en dead sticking sur le fond...  ; et à tous les montages : texas , weightless, trailer, carolina ...

 

On capture également d'autres espèces en pratiquant ce genre de pêche : sandres et perches (parfois brochets) ne sont pas rares. Mais 9 fois sur 10, c'est un bass que l'on ferre.

Bass de 44cm embusqué sous la berge, et débusqué en split shot 3grs avec un Talon 120 R2S en octobre
  

Eh oui ! Nous sommes début septembre, et l'été prend fin ... bientôt la rentrée universitaire, et le travail qui va avec.
En attendant, je suis encore en vacances, et j'en profite pour consacrer du temps aux bass...


         45cm :  water front versatile / Revo STX 30%  /  tikicrawdude+ decoy 3/0



Les bass ne font plus les difficiles, la température de l'eau commence à baisser... Ils rodent en bordure et sont de plus en plus mordeurs et agressifs ... 


              47cm   Illex power finesse 26% / Technium FB  /   Slug-go!



             43 cm : Tenryu super water  / core 101mg 28%  /  chatterbait Spro


               Illex power&finesse  /  technium MGS   /   rock claw 3.5" + decoy 3/0

Juillet pluvieux.
Je rencontre un Basser en bord de Saône, et celui-ci m'emmène découvrir le Canal, lieu que je n'ai jamais pêché jusque là. Ce pêcheur sympathique connait apparement les biefs comme sa poche, et me conseille de pêcher light, car les bass trophées sont pluôt rares, et les poissons modestes biens éduqués. Je prend donc une canne polyvalente : Illex Power&finesse avec un Technium FB2500 en 24% , ainsi que des leurres finesse ( coco, finess'miki, slug-go3"...).

Je commence en wacky avec un Coco Damiki, mais les bass que nous piquons sont trop petits.
Nous changeons vite de bief, et je passe en shaky rig et le collègue opte pour un gonzo grub. Les bass que nous tapons sont un poil plus gros (33-38cm) et assez éduqués compte tenu de leur modeste taille. Je décroche un joli poisson (environs 45cm) au Sidius Molix après quelques jolies chandelles. Dommage ! Je tape ensuite un dernier poisson de 37cm au stickbait Strike Pro.
Après deux heures de prospection, nous capitulons. Le collègue a fait 6 bass et moi 9.

Je reviens seul pour le coup du soir, et très vite je vois que le pattern à adopter semble être le buzzing.
Les bass sont très réactifs, mais beaucoup chargent le leurre sans finaliser l'attaque. Je monte un Tiki Monkey black/chartreuse et buzzen "finesse" encore et encore. A la fin de la session, j'aurai passé tout mon paquet de Monkeys (les bass les coupent en deux !) , et sorti plus de 25 bass dont 14 poissons maillés ( mais seulement 39cm pour le plus gros). Bonne journée mais taille des prises trop peu importante. C'est une pêche amusante (densité) et sportive ( il ne faut pas compter les kilomètres...). Cependant, les poissons qui passent la barre des 45cm sont plutôt rares, ce n'est pas vraiment un spot à "Spécimens".



 

Par un joli samedi d'Aout, je vais une fois de plus taquiner les bass.
La chaleur étant assomante, je décide de pratiquer du bord pour pouvoir me mettre à l'ombre de temps à autre.
Je ne prend qu'un seul combo avec moi : Antidote S601L + Twinpower 1000FC / 25%Teklon Gold.

C'est parti pour une balade le long de la Saône sur un parcours de plus de 1Km.
Je vois quelques baby bass en surface, mais rien de conséquent. Je monte un lézard weightless ( Tiki Moko-Lizard Wave Worms) pour buzzer les herbiers. Après plus d'une heure, pas la moindre touche. Le soleil tape fort, et un spot ombragé arrive ; je me fraie un chemin pour y accèder, et là,  je vois un bass à l'ombre de l'arbre qui regarde la berge (ce qui est plutot bon signe !) .  De face, il a l'air bien épais.
Ayant fait une approche de Sioux, il ne m'a pas vu. Je refais mon noeud, et skippe mon lézard sous les branches à 2-3 mètres de lui, et le laisse couler lentement ... il s'en approche nonchalement, et gobe. J'attend une seconde et j'envoie un ferrage de psychopathe, le frein du Twinpower craque illico, le bass me prend 5m de fil direct ! Je m'aperçoit alors que j'ai à faire à un poisson qui dépasse bien les 2KG ! Je suis sur nylon 25%, le spot est un poil encombré de branchages, je dois donc assurer le coup, et n'ai pas droit à l'erreur. Je descend dans l'eau jusqu'aux genoux pour le combattre au mieux, et le saisi par la gueule. Il pèse son poids le coquin !

Quelques photos pourries avec mon camescope bon marché, puis je le remet à l'eau après l'avoir mesuré,comtemplé et examiné.
Mesure exacte : 53.5cm

 

La Saône abrite encore de biens jolis bass, par ma foi !

 

Et on dit merci qui ? Merci Tiki !
 

Et le lendemain, retour sur les lieux (normal) !
Aucun bass en surface, je buzz les herbiers à la kreature et touche une poutre (un bec mètré) qui attend d'être au ras du bord pour me couper . Diantre ! Bredouille ...